LE Premier Concours Photographique Culinaire ET Littéraire : Manger des Yeux ... ne nuit pas à la Santé ! Edition Novembre 2010

Toutes les éditions du Manger des Yeux réservent leur lot de surprises et c'est ça qui me rend à moi ce défi Photo Littéraire ET Gourmand si particulier chaque mois. En plus de la réelle joie et de la surprise de découvrir les photos envoyées, à chaque fois je me prends moi aussi au jeu à chercher et surtout trouver un Thème Gourmand qui collera ...

Y a bien sûr des sujets qui fédèrent plus que d'autres comme par exemple celui du Chocolat avec plus d'une cinquantaine de photos reçues. D'un autre côté y a aussi des thèmes qui motivent ou inspirent moins et du coup  ce n'est pas la monotonie qui nous guettent c'est certain.

Le mois dernier les plus Fidèles au jeu ( y a aussi des tous nouveaux) que je remercie encore au passage,  ont râlé un chouïa en découvrant le thème du mois en cours, et moi qui croyais avoir une idée fédératrice en parlant de La Faim : que nenni ce fut laborieux à vous lire dans vos messages et autres commentaires via mon twitter. Néanmoins les participations sont jolies et réservent comme chaque mois de Belles émotions à leur réception.

Ce mois-ci j'ai voulu faire dans le plus traditionnel en rêvant de Gaufres bien chaudes et dorées, comme celles de ma Maman et aussi parce que je n'ai aucun de mes deux gaufriers l'un étant encore dans un des cartons de la Caisse Maritime et l'autre encore dans le garde meubles damned ... 

Vous en dites quoi alors, une gaufre ça vous dit ou bien ?

* Photos trop anciennes découvertes sur le net, sans mentions exactes de copyright.

Textes extraits de ma lecture du moment : La Très Belle et très exquise histoire des Gâteaux et des friandises. De Maguelonne Toussaint-Samat. Chez Flammarion.

Un auteur et un Bel Ouvrage découverts aux détours des rayons d'une Bibliothèque Municipale, que je recommande vivement aux Amoureux de l'Histoire de la Gourmandise et bien plus !

Le Texte pour le Concours Photographique Culinaire ET Littéraire du mois de Novembre 2010 :

Les oublies une sorte de gaufres plates étaient désignées généralement au XIème siècle comme mystiers puis mestiers. En vérité, le mot vient du Latin ministerium (office, fonction en particulier religieuse ou légale) qu'on confondit alors avec mysterium (cérémonie sacrée telles la messe et les représentations à évocations religieuses). Or, les oublies sont des avatars de l'hostie, dite en ce temps-là pain à chanter, un pain azyme car non levé, petite galette sacrée de l'Eucharistie, confectionnée par les oubloyers qui vendirent ensuite les gaufres.

Au XVI ème siècle existait encore à Paris une rue des Oublies, ou des Oubloyers, où s'étaient jadis regroupés selon la coutume des métiers la presque totalité des fabricants d'oublies. Dans son Dit des rues de Paris, le poète populaire Guillot célébra cette voie aujourd'hui disparue :

La rue de la Pomme assez tost

Trouvai, et puis après tantost

Cela rue aux Oubloyers.

Les petites pâtisseries légères composant le mestier étaient cuites entre deux fers au-dessus du feu. On peu admirer des exemplaires magnifiques de fers à gaufres, datant du XV ème siècle, dans les collections de l'épatant musée Gruuthuge de Bruges.

Car si, lors des grandes fêtes religieuses, les oublieurs gagnaient presque des fortunes sur les parvis des églises, toutes les occasions familiales offraient de bons prétextes pour se régaler à domicile. Font donc partie du patrimoine Flamand ces solides gaufriers Médiévaux conservés fièrement dans la patrie de Van Eyck, restée très fidèle aux traditions populaires qui s'épanouirent avec le Moyen Âge. Mais chaque ville Belge possède encore sa recette. 

A Bruxelles, on savoure toujours des gaufres rectangulaires décorées de crème fouettée et de fruits frais. Ou bien des gaufres de foire, sans crème mais au sucre glace. A Liège, suprême raffinement, le spécialiste a caché dans une pâte ferme tenant de la brioche du gros sucre perlé qui se transforme en caramel à la cuisson de ses gaufres ovales ! A Namur, on peut se régaler de deux façons : une pâte bien sucrée cuite dans un fer ovale de petit maillage ... ou bien une pâte moins sucrée enrobant de petits morceaux de fruits. En remontant vers le nord, les gaufrettes, plus petites, sont coupées dans l'épaisseur, pour se fourrer de suave fondant au beurre. Et n'oublions pas qu'aux Pays-Bas, de l'autre côté de la Frontière, après une petite balade à vélo, on vous offrira de fines stroopwafels toutes rondes enserrant un bon tartinage de miel épais dont la couleur rappelle celles des blés mûrs et des cheveux d'enfants aux joues rouges. 

L'Origine du moule à Gaufres :

Bien entendu, on ne connaît personne de ceux qui, peut-être s'illustrèrent alors chez les oubloyers pas plus qu'on ne peut donner le nom du bienfaiteur de l'humanité que la légende déclare inventeur des gaufres, au XII ème siècle. Le mot gaufre, qui se disait walfre au XII ème siècle, vient du Néerlandais wafel signifiant rayon de miel ... Notre illustre inconnu aurait eu l'idée d'alléger le lourd moule métallique plat utilisé depuis les Grecs anciens pour rôtir des gâteaux sur le feu même, en s'inspirant des alvéoles du gâteau de miel.

Au milieu du XV ème siècle, on comptait vingt-neuf oubloyers dans Paris, et leur vaste production - pourtant limitée à mille pièces par jour pour chacun ! - s'adressait à toutes les bourses. Mais seules les livraisons à domicile pour les grandes occasions des grands de ce monde, comportaient des oeufs, du sucre ou du miel et du laitage, à la façon des fabrications familiales. Le petit peuple, lui, était bien heureux de s'offrir une gourmandise à la mesure de ses pauvres moyens, faite de farine plus ou moins blutée, d'eau et d'une pincée de sel. C'est tout.

Puis, cent cinquante ans plus tard, on trouvera par les rues tant de vendeurs que le Roi Charles IX devra faire promulguer un édit interdisant une distance inférieure à vingt-cinq coudées entre chaque échoppe. Quant à un des souverains précédents, François 1 er, il se montrait si gourmand de Gaufres qu'il fit exécuter par son orfèvre un moule spécial en argent orné de ses armes, de la salamandre, et de ses Royales initiales. Ajoutons qu'au cours des siècles, les gaufres se sont répandues en Europe et en Amérique, et puis dans les années 80, elles sont entrées à la SACEM avec une chanson de Francis Lemarque, Au temps des gaufres, valse musette évoquant les fêtes foraines, éternelles terres d'élection de ces pâtisseries ... 

Deux jours au moins que je fouille le net pour un extrait audio de cette Chanson : Mission Impossible hélas.

Votre Participation :

Envoi par mail s'il vous plaît à l’adresse suivante exclusivement :

mangerdesyeux[AT]gmail[dot]com

Date limite du 30 Novembre 2010 jusqu’à 12h pm GMT.

Nous Publierons les résultats définitifs durant la première quinzaine du mois suivant

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* Photos trop anciennes découvertes sur le net, sans mentions exactes de copyright. 

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